Ces dernières années, chaque citoyen et chaque citoyenne français·e s’est accoutumé·e à entendre parler de budget, de dette publique, de taux d’emprunt et d’austérité. L’actualité politique, marquée par les incertitudes et la crise institutionnelle autour du vote du budget national 2025, en est un chapitre de plus qui va impacter directement nos vies — sans que jamais les citoyennes et citoyens aient leur mot à dire.
À Grenoble, la ville se trouve dans une situation budgétaire compliquée du fait du désengagement de l’État. Et même si le taux d’endettement a baissé ces dernières années, Grenoble reste vulnérable aux chocs budgétaires. En 2014, la Ville avait ainsi communiqué sur la baisse de 38 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement et a récemment augmenté significativement la taxe foncière (+25 %), justifiée par l’équipe en place à la fois par ce contexte de crise financière et par la mise en place du contesté bouclier social tarifaire.
Au GAC, nous pensons que dans ce contexte, il est fondamental d’impliquer les habitantes et habitants de Grenoble dans les décisions qui les concernent, y compris lorsqu’elles sont difficiles.
Notre ville, notre budget : il est tout à fait possible d’aller beaucoup plus loin que l’actuel dispositif du budget participatif en organisant une assemblée citoyenne budgétaire et un référendum sur l’ensemble du budget municipal : c’est que nous appelons « Le budget 100 % citoyen ».
Composée de 350 personnes tirées au sort, d’élu·es et d’agent·es, cette assemblée se réunira pendant six week-ends pour réfléchir et arbitrer ensemble 100 % du budget de Grenoble (fonctionnement et investissement). Leur travail serait ensuite soumis à référendum, pour que toustes les Grenoblois·es puissent décider directement des orientations politiques de leur ville et de leur territoire.

Cette proposition démocratique inédite en France prend ses racines dans les expériences de gestion démocratique menées dans plusieurs mairies gagnées en 2020. Plusieurs communes ont choisi d’expérimenter un fonctionnement budgétaire plus participatif et ont décidé d’aller plus loin en ouvrant, elles aussi — après 2026 — la construction et la décision de l’intégralité du budget communal aux habitantes et habitants.
Le projet du GAC, « Le budget 100 % citoyen », s’inspire aussi de l’expérience pionnière de Porto Alegre, au Brésil, lancée en 1989. Dans cette ville de 1,3 million d’habitants, la participation directe aux décisions budgétaires est passée de quelques centaines de personnes dans les premières années à 50 000 au début des années 2000, soit près de 10 % de la population. Si cela a été possible à Porto Alegre il y a 25 ans, pourquoi ne le serait-ce pas à Grenoble aujourd’hui ?
Avec le GAC, ce que nous proposons, c’est de mettre au pouvoir une équipe d’élu·es qui assume pleinement cette ambition démocratique : un·e maire, un·e adjointe aux finances et une équipe déterminée à ouvrir l’ensemble des décisions budgétaires aux habitantes et habitants de Grenoble.
La condition essentielle pour que cela fonctionne ? Une volonté politique profonde et déterminée de partager structurellement le pouvoir de décision.
Nos propositions sur la démocratie directe ne se limitent pas au « Budget 100 % citoyen ». D’autres mesures en faveur d’une démocratie locale renforcée seront présentées dans les prochaines semaines, notamment :
- une nouvelle organisation interne à la mairie pour instaurer une démocratie directe permanente ;
- la création d’assemblées de quartier décisionnaires, elles aussi compétentes sur une partie du budget de la ville ;
- et une charte de déontologie des élu·es, afin qu’ils et elles respectent cette nouvelle constitution locale en démocratie directe.



