Ces dernières semaines, nous avons pris connaissance dans la presse1 des intimidations et menaces qu’aurait commises Eric Piolle, maire de Grenoble, à l’encontre de Lucille Lheureux, adjointe au maire et candidate pour être tête de liste de la liste d’union de la gauche à Grenoble. Nous souhaitons lui apporter notre soutien.
Placée en arrêt maladie, elle déclare sur son site le 20 septembre dernier : « que notre organisation de campagne n’ait pas accepté de mettre sur pause les événements planifiés, qu’elle me demande de participer à une soirée de présentation des candidat.es alors que je suis placée en arrêt par un médecin suite aux intimidations, pressions et à une situation dont d’autres qualifient en leur qualité de harcèlement, est inacceptable pour nos organisations politiques. »2
Le Grenoble Alpes Collectif porte une liste citoyenne indépendante de la liste dont Lucille Lheureux a souhaité prendre la tête. Cependant, face à la gravité des faits dont il est question, nous souhaitons apporter notre soutien public clair et sans ambiguïté à Lucille Lheureux, face à des faits qui peuvent s’apparenter à des violences sexistes. La politique ne doit pas être un champ de bataille où l’on s’impose par la force.
Ce qui nous alarme particulièrement et nous a convaincu d’écrire ce communiqué de presse, c’est l’absence de prise de position publique par le collectif Grenoble en Commun ou par la tête de liste, désignée avant tout par M. Piolle, Laurence Ruffin. Cette absence de reconnaissance des faits et de prise de position publique est pour nous extrêmement problématique.
Plus largement, les partis de cette coalition de gauche n’ont pas été à la hauteur de la situation et n’ont pas modifié le processus de désignation de la tête de liste ni communiqué leur soutien public à la victime. Seul le parti écologiste, dont la cellule de régulation a été saisie de la situation, et les autres candidat.es, qui se sont par la suite retiré.es, ont apporté leur soutien à Lucille Lheureux. Le parti Écologiste n’a cependant pas remis en cause le déroulé du processus de désignation. Dans un mélange des genres, les partis et réseaux citoyens à l’origine de cette primaire ont considéré qu’il s’agissait d’une situation de conflit (et non de violence) et ont nommé deux professionnel.les de la gestion de conflits3. Si nous ne connaissons pas tous les tenants et aboutissants de la situation, cela ne semble pas adapté face à la situation de violence dont témoigne la victime, Lucille Lheureux.
Nous pensons que le fonctionnement actuel des partis politiques est une source de violences et de domination patriarcale.
Plus globalement, les violences sexistes et sexuelles en politique est une problématique systémique qui touche ou touchera toutes nos organisations. La désignation d’Hugo Prevost comme candidat à la députation par LFI, alors que, selon plusieurs sources de presse, les dirigeant·es du parti auraient eu connaissance des faits dont il était accusé4, en est un autre exemple. Cette problématique systémique concerne tout autant les partis de droite même s’ils ont choisi de ne pas en faire un sujet politique prioritaire jusqu’ici.
Dans ce contexte, nous devons tous et toutes faire de la prise en compte des violences sexistes et sexuelles une priorité dans le fonctionnement de nos organisations, et ce dans l’intérêt des victimes d’abord.
Nous savons qu’aucun collectif ou parti n’est à l’abri d’être confronté à ce type de situation. Le Grenoble Alpes Collectif s’organise pour prévenir et agir face à toute forme de violence qui pourrait survenir en son sein. Nous mettons en place des actions de sensibilisation sur les oppressions systémiques, notamment sur les violences sexistes et sexuelles. Par ailleurs, nous avons choisi de nous organiser en interne avec une équipe « soin » afin de garantir un cadre sûr et respectueux pour toutes et tous.
Nous souhaitons construire une campagne apaisée et non violente et invitons les partis politiques à faire de même.
Le Grenoble Alpes Collectif
Contacts des 4 portes-paroles de la liste
Thomas SIMON – contact@simonthomas.net – 0678820914 (RP)
Cristele BERNARD – cristele.bernard@gmail.com – 0669119572
Nicolas BOURDEAUD – nicolas.bourdeaud87@gmail.com – 0669119572
Léonie CHAMUSSY – leonie.chamussy@gmail.com – 0781603029
- Un article du Dauphiné du jeudi 4 septembre et un article publié dans Mediapart vendredi 19 septembre révèlent les intimidations d’Eric Piolle, maire de Grenoble, à l’encontre de Lucille Lheureux, adjointe au maire et candidate pour être tête de liste de la liste d’union de la gauche à Grenoble. Dans l’article de Mediapart, l’élue écologiste fait état de graves menaces : « Le 27 août 2025, le maire m’a convoquée dans son bureau à l’hôtel de ville et, à huis clos, se référant notamment à ma vie privée et à d’éventuelles répercussions sur ma famille, a tenu des propos, avec des insinuations, des mensonges et des sous-entendus, pour me conduire, en cherchant à me faire peur, à renoncer au maintien de ma candidature ». Un élu de la ville qui a voulu rester anonyme indique que “En coulisses, il [Eric Piolle, ndlr] raconte que des choses compromettantes pourraient sortir sur Lucille Lheureux si elle maintenait sa candidature..» ↩︎
- https://lucillelheureux.fr/declaration/ ↩︎
- https://www.mediapart.fr/journal/politique/190925/pressions-rumeurs-et-desistements-grenoble-la-succession-de-piolle-vire-au-fiasco/prolonger ↩︎
- https://www.mediapart.fr/journal/france/091024/violences-sexuelles-le-depute-hugo-prevost-exclu-par-la-france-insoumise-demissionne ↩︎
