Communiqué de Presse – Soutenir la puissance associative et culturelle de Grenoble

De la municipalisation à la co-gestion et l’autonomie associative et culturelle 

Les dynamiques culturelles et associatives de Grenoble sont foisonnantes et d’une richesse incroyable. Elles participent à la vie politique et à l’animation du lien social. Dans une vision municipaliste et d’éducation populaire, nous pensons qu’une collectivité comme la ville de Grenoble doit accompagner et soutenir les initiatives citoyennes et associatives, pas les remplacer. Nous souhaitons limiter les gestions municipalisées de certains événements, structures culturelles et socioculturelles.

Grenoble a une longue histoire d’éducation populaire et les derniers mandats ont été marqués par la municipalisation de nombreuses structures gérées jusque-là par des associations. Pour le GAC, cette logique qui a pu être pensée pour limiter des phénomènes de clientélisme ou de précarité, à modifier la gestion quotidienne vers une logique plus administrative et moins en phase avec les besoins et l’esprit d’initiative des habitants et habitantes de Grenoble.

Pour lutter contre ce phénomène, nous proposons donc, par exemple, de sortir (autant que possible) des logiques d’appels à projets et de rendre les habitant•es co-décisionnaires dans les instances de décisions des 11 maisons des habitants de la ville.

Les maisons des habitants sont avant tout des instances de vie et de démocratie de proximité. Elles doivent être pensées comme des lieux ouverts, où se tissent des liens sociaux, où se croisent les générations et où se construit la vie collective des quartiers. Nous voulons sortir d’une conception des maisons des habitants comme de simples guichets de service public, limités aux démarches administratives, pour en faire de véritables espaces d’initiative citoyenne et associative. Les habitant·es doivent y avoir une place centrale : avoir la main sur l’usage des salles, l’élaboration des programmations d’activités et la définition des orientations. Ces espaces ne doivent pas être contrôlés par une hiérarchie municipale verticale : les agent·es, directeur·rices et élu·es ne doivent pas disposer d’un pouvoir supérieur à celui des associations et des habitant·es impliqué·es. La gouvernance des maisons des habitants doit ainsi relever de la co-gestion et de l’autonomie associative, pour redonner aux quartiers la capacité d’inventer et de faire vivre leurs propres dynamiques.

Une proposition concrète pour contribuer à répartir et décentraliser la vie culturelle que nous proposons est de supprimer la Fête des Tuiles et de réorienter les 400 000 € de son budget vers des événements ancrés dans les quartiers, pensés et portés par leurs habitant·es et les acteurs culturels et socioculturels. Cette fête détourne presque honteusement le symbole de la Révolution française : celui des Grenoblois et Grenobloises montés sur les toits pour s’opposer physiquement à la dictature de l’État monarchique centralisé. Le contraste est trop fort : comment transformer un geste de révolte populaire en une grande kermesse des associations à l’air libre pilotée par la mairie où le budget sécurité dépasse le budget artistique ? 

Nous pensons que beaucoup d’habitant·es partagent ce constat et que ce serait bénéfique et émancipateur de voir fleurir, à la place, une multitude de fêtes locales et créatives et de soutenir d’avantages les structures en difficultés. Nous souhaitons accompagner et soutenir les cultures dites populaires comme le hip hop ou les arts dans l’espace publique, non pas en remplaçant les acteurs dans l’organisation d’événements comme Émergence ou la fête des Tuiles mais donner les moyens aux structures de développer leur propre projets. Pour cela, nous défendrons la création d’un pôle hip hop à l’échelle métropolitain porté par différentes structures, collectivités et artistes, mais aussi la création d’un centre national des arts de la rue et de l’espace public qui s’avère indispensable pour répondre à une évolution de ces disciplines sur notre territoire.

Redonner de la liberté aux associations, sortir d’une vassalisation de certaines structures, lutter contre la répression qui leur est faite par d’autres collectivités ou l’extrême droite.

Enfin, nous souhaitons mettre en place des formations systématiques pour les élu·es et agent·es municipaux aux droits culturels. Il s’agit d’un enjeu démocratique fort : garantir la liberté d’expression, prévenir la censure artistique et lutter contre toutes les formes de discriminations — qu’elles soient géographiques, religieuses ou socioculturelles. Mais surtout, c’est une façon d’affirmer que la culture n’est pas un luxe ou une vitrine, c’est un droit fondamental et un outil d’émancipation. Former celles et ceux qui ont du pouvoir de décision, c’est s’assurer que ce pouvoir ne bride pas la créativité, mais qu’il l’accompagne, la respecte et la protège.

Contacts des portes-paroles :

Fabien GIVERNAUD – fabien.givernaud@gmail.com – 0623787707

Cristele BERNARD – cristele.bernard@gmail.com – 0669119572

Thomas SIMON – contact@simonthomas.net – 0678820914 (RP)